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Cem’In’Eu veut bousculer la chaîne de valeur de l’industrie cimentière

Article L'AGEFI Quotidien / Edition de 7H - 21/06/2019 - Par Olivier PinaudTwitter

Par Olivier Pinaud Twitter

Les start-up n’existent pas que dans le numérique. Créée de toutes pièces en 2014 par d’anciens cadres de Holcim, Cem’In’Eu veut se faire une place sur le marché européen du ciment, contrôlé par quatre grands acteurs, LafargeHolcim, Heidelberg, Cemex et CRH, auxquels s’ajoute localement le groupe familial français Vicat. Après avoir réalisé en 2017 une première augmentation de capital de 40 millions d’euros auprès de Pergam, destinée à financer la construction d’une première cimenterie à Tonneins dans le Lot-et-Garonne sur l’emplacement d’une ancienne usine de la Seita, et la réalisation d’un terminal portuaire à Sète, la société travaille à une seconde levée de fonds propres d’un montant de 50 à 55 millions d’euros, toujours avec l’appui de Pergam. Un premier closing est attendu fin juin.

«La mise en service fin 2018 de la cimenterie de Tonneins a démontré que notre modèle fonctionne, ce qui va nous permettre d’élargir notre bassin d’investisseurs potentiels», explique Vincent Lefebvre, le président fondateur de Cem’In’Eu. Ces fonds propres supplémentaires serviront à financer la construction de deux cimenteries supplémentaires en France, l’une dans la Drôme, la seconde dans le Maine-et-Loire, pour lesquelles les permis ont été obtenus. Ces trois cimenteries représentent une capacité de production cumulée d'un million de tonnes, dont 500.000 pour l'unité située dans l'Anjou. Le cimentier développe en parallèle trois projets internationaux (Suisse, Pologne et Grande-Bretagne), en joint-venture avec des partenaires locaux. Toutes les cimenteries devraient fonctionner en 2021 ou 2022.

La construction d’un broyeur de 250.000 tonnes demande d'investir 22 à 24 millions d’euros, dont environ 60% financés en fonds propres. A pleine capacité, un broyeur génère 27 à 30 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Comme les opérateurs alternatifs ont pu le faire dans les télécoms au début des années 2000, Vincent Lefebvre est convaincu que Cem’In’Eu peut bousculer la chaîne de valeur de l’industrie cimentière européenne. «Partir de zéro offre le grand intérêt de pouvoir implanter nos cimenteries au cœur de bassins d’activité régionaux», explique Vincent Lefebvre. Partir de zéro a également permis à Cem’In’Eu de concevoir son outil industriel et sa chaîne d’approvisionnement en clinker, la matière première du ciment, aux meilleures normes. Selon les projections, un tiers du marché européen pourrait basculer vers des acteurs alternatifs, estime Cem’In’Eu.

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